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Une étrange et sublime adresse de Amit Chaudhuri

Une étrange et sublime adresse

De Amit Chaudhuri

Titre original : A Strange and Sublime Address

Roman traduit de l'anglais (Inde) par Simone Manceau

Editions Philippe Picquier - Collection Poche

264 pages - Prix du livre : 7,10 €

ISBN : 978-2809701999

Existe également en version broché ISBN : 978-2877307055

 

Biographie de l'auteur

Amit Chaudhuri est une voix unique en Inde. Un écrivain " enchanteur, aux moments d'une beauté qu'on serait bien en peine de trouver dans une centaine de fictions plus affairées et exaltantes...
Chaudhuri a prouvé qu'il pouvait écrire mieux que quiconque de sa génération " (Jonathan Coe, London Review of Books).
" Chaudhuri écrit sur l'Inde comme personne d'autre... Exquise et fascinante, une œuvre
contemporaine par un auteur d'une envergure mondiale " (Robert McCrum, Observe
r).

Source Amazon

 

Le livre

Le livre est composé d'un court roman qui a donné le nom à ce livre "Une étrange et sublime adresse" où l'on retrouve le jeune Sandeep avec sa mère Mona, venant de Bombay, qui passent des vacances chez son oncle maternel à Calcutta une famille d'origine modeste où les valeurs familiales ont une grande importance. On y retrouve le rythme de vie de ses journées de vacances entre Chhotomama son oncle, Mamima sa tante, Abhi et Babla ses cousins, Sarasvati la servante, ... On y retrouve les journées qui se déroulent à paresser, de jeux, de sorties à la découverte de Calcutta avec la vieille voiture, des visites reçues par l'oncle dans sa maison, les soirées passées sur la terrasse, l'arrivée de la mousson ... Une histoire fluide certes sans suspens et sans action (un soupçon à la fin) mais un fabuleux récit qui peut nous replonger comme dans un souvenir d'enfance mais sur une autre terre.

Après ce court roman s'ensuit 9 nouvelles ou plutôt des "saynètes", c'est-à-dire des courts textes légèrement poétique faisant appel à un petit nombre de personnages. On y trouve des histoires simples mais d'une grande profondeur de détails et comme pour le court roman, nous permet de nous transporter comme un témoin de la scène ou grâce à ces nombreux détails on découvre la scène apparaître à travers les lignes devant nous. On y retrouve encore des personnages vivant ou venant de Calcutta : un couple assis à l'arrêt d'un bus désaffecté, des servants qui demandent des roupies à leur sahib pour faire une puja à Lakshmi, l'oncle qui vivait à Londres depuis 30 ans, une maison où il y a des problèmes entre le nouveau serviteur, la plomberie et l'élécricité, un problème de cafard, une nouvelle servante, ...

 

 

L'on peut se dire qu'il ne se passe rien de particulier dans ce livre, ce ne sont que des morceaux de vie, mais empreint de poésie d'une enfance paisible et insouciante mais qui nous fait prendre surtout une certaine mélancolie face au temps qui passe. Un livre idéal à lire pour se reposer l'esprit entre deux grosses lectures et un auteur à découvrir.

 

Calcutta est une ville de poussière. Quand on se promène dans ses rues, on voit sur les trottoirs des monticules de poussière hauts comme des dunes, où chiens et enfants restent assis à ne rien faire, tandis que des ouvriers en sueur défoncent le macadam à coup de pioches et de marteaux-piqueurs. Sans cesse on démolit les routes, soit pour la construction du nouveau métro soit pour tout autre raison obscure, comme le remplacement d'une canalisation qui ne marche pas par une autre qui ne marche pas mieux. Calcutta se met alors à ressembler à une oeuvre d'art contemporain dénuée de sens et de fonction, mais qui continue d'exister pour quelque raison esthético-ésotérique. Partout des tranchées et des tas de poussière donnent à la ville l'air d'avoir été pilonnée. Les vieilles maisons aux murs apaisés s'effritent en lente poussière, leurs portails jadis rutilants sont désormais rouillés. Du plafond des bureaux s'écaille la poussière; les bâtiments tombent en poussière, les routes se font poussière. Sans cesse, sous l'action arbitraire du vent, la poussière s'érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure, Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renait de sa poussière.

L’écho des fenêtres fermées par Sarasvati dans l’autre pièce, celui des pas de sa tante qui monte l’escalier, deux tasses de thé à la main, et la conversation de deux adultes qui parlent, se taisent, parlent, se taisent, comme le flux et le reflux d’une marée.

Seul importait pour les dieux et les mortels l’accomplissement de ce moment riche et sans fin dans la petite chambre, ce moment de communion secrète, presque clandestine, où celui qui priait et celui qui recevait la prière échappaient à l’ingrate responsabilité du monde. Restaient les oranges, les batashas blanches, les concombres.

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