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Le guide et la danseuse de Rasipuram-Krishnaswami Narayan

Vous me demanderez peut-être pourquoi et à quel moment je suis devenu guide. Pour la même raison qu'on devient aiguilleur, porteur ou chef de gare : le destin en a voulu ainsi. Ne riez pas de mes allusions ferroviaires : les chemins de fer ont tenu très tôt une grande place dans ma vie. Les locomotives, leur vacarme, leur panache de fumée m'enchantaient. Je me sentais chez moi sur les quais, je considérais que le chef de gare et le porteur étaient les meilleurs compagnons qui soient; leurs conversations, qui tournaient autour des problèmes de chemin de fer, me paraissaient des plus enrichissantes. C'est avec eux que j'ai grandi.

page 14

Le Guide et la Danseuse

De Rasipuram-Krishnaswami Narayan

Titre original : The guide

Traduit de l'anglais (Inde) par Anne-Cécile Padoux

Editions Zulma

- En format Broché - Parution le 8 mars 2012 - 337 pages -  ISBN : 978-2843045813 - Prix éditeur : 21,50 €

- En format Poche - Parution le 10 septembre 2015 - 288 pages - ISBN 978-2-84304-747-3 - Prix diteur : 9,95 €

 

"Le Guide et la Danseuse" figure sans conteste parmi les chefs-d’œuvre de la littérature indienne et son auteur R.K. Narayan un mastodonte. "Le Guide et la Danseuse" est une satire mettant en scène un imposteur et la crédulité des dévots.

 

Raju vient de sortir de prison et croise la route d'un homme devant un vieux sanctuaire (où l'on apprendra plus tard qu'il se trouve à Mangala un petit village sans importance non loin de Madras). Cet homme, Veda, un paysan, l'écoute mais il a un problème, sa plus jeune sœur ne veut pas entendre parler de projets de mariage. Raju, retrouvant sa vieille, vieille habitude lui proposa d'offrir son aide comme lorsqu'il était guide.

Quelques heures plus tard, à l'aube, Veda revient au temple accompagné de la fille rebelle. L'envie de Raju à aider ce pauvre Veda lui est passé, car entre-temps il a songé à ses propres problèmes. Irrité mais possédant toujours une qualité de parfait d'orateur, il lui vient tout de même en aide, et en deux temps trois mouvements, la querelle familiale prend fin comme par magie et la jeune fille reprend sagement le droit chemin.

Ce miracle ne tardera pas à faire le tour du village, les habitants veulent tous connaître ce Maître qui s'est installé au temple et surtout l'écouter car ses paroles sont divines. Il faut  croire que de ne pas comprendre ce que dit une personne est bénéfique.

Commence alors, un travail d'orateur quotidien pour Raju, qui sera vénéré, estimé tel un Maître et sera nommée "Swamiji". Mais le plus important pour ce dernier, il sera nourrit  gracieusement grâce aux offrandes de ses visiteurs, indispensable pour vivre paisiblement.

Mais la vie paisible de Maître du Temple ne sera pas un long fleuve tranquille car comme il fut toujours le cas dans la vie de Raju, après le calme vient les obstacles. Raju se retrouvera malgré lui devant une épreuve qu'il n'aura pas choisi et se retrouvera coincé dans celle-ci sans pouvoir en échapper, celle d'apporter la pluie alors que la sécheresse sévit sévèrement à Mangala.

 

Bien évidement, durant le déploiement de la vie au présent de Raju comme orateur du temple de Mangala, des flash-back de plus en plus long dans le passé nous ferons peu à peu découvrir qui est ce mystérieux personnage et ce qui l'a fait envoyé en prison. On découvrira tout de suite ses défauts : son égocentrisme, son narcissisme, sa capacité à faire des projets au-delà de ses moyens, son égoïsme, ... Il est aussi comme la cigale dans la fable de la Fontaine "La cigale et la fourmi" : "La Cigale, ayant chanté - Tout l'été, - Se trouva fort dépourvue - Quand la bise fut venu", vivant au dessus de ses moyens et s'endettant de l'autre côté.

 

Son enfance, fils unique, un père commerçant qui avait construit une petite échoppe avant que le chemin de fer arriva à Malguti, son village d'origine, où il vendit tout ce que les passants sur la grande route pouvait désirer. Raju fut envoyé à l'école à l'époque de la construction du chemin de fer (pour éviter qu'il ne traîne avec les hommes du chantier à apprendre des grossièretés) et bien évidemment, grâce à son arrivée, le commerce de son père s'amplifia et ce dernier eut le privilège d'ouvrir une boutique dans la gare qu'il confia à son fils. Mais son père décéda brutalement et Raju n'attendra pas longtemps pour fermer la petite échoppe pour se consacrer à la boutique de la gare où il y vendit même des livres scolaires d'occasion. Mais cette activité devient vite lassante à celui qui se faisait dorénavant nommé "Raju-du-chemin-de-fer" et voyait avec l'arrivée de touristes de tout horizon, l’opportunité de devenir un guide pour eux. Il connaîtra les sites à découvrir grâce aux nouvelles demandes de ses visiteurs et les fît ensuite partager aux prochains arrivant en vantant tous les attraits touristiques alors qu'à la base il ne savait même pas qu'il y en avait dans sa région.

Raju confia alors sa boutique à une tierce personne et deviendra guide à temps complet. Un jour, un couple de Madras, arriva à Malguti, un homme intéressée par les vieilles pierres et sa belle et jeune épouse qui a pour origine une longue lignée de danseuses ... Raju consacra alors uniquement ses "talents" de guide à ce couple, profitant de l'absence du mari talentueux archéologue dans les montagnes, pour s'occuper divertir Rosie, ... Mais comme toujours, Raju n'a pas de limite, voulant que Rosie redeviennent une danseuse, sa vie va à nouveau basculer, mais à plusieurs reprises. Et l'on découvrira de plus en plus sa personnalité et les faits qui l'a conduit à la case "prison".

 

Mon avis

Un roman somptueux, un chef d’œuvre de la littérature indienne que je vous conseille de découvrir. L'histoire est magnifiquement bien orchestrée, le suspens reste entier jusqu'au bout et le personnage de Raju ne finit pas de nous réserver des surprises.

Le roman date de 1958 et a été récompensé en 1960 en obtenant le Sahitya Akademi Award (prix national de l'Académie des Lettres de l'Inde).

Le roman a été adapté au cinéma en 1965 par Vijay Anand et est considéré comme un chef d’œuvre de l'industrie cinématographique indienne. Le film a été projeté en 2007 au Festival de Cannes 42 ans après sa sortie.

 

Peak House était perchée sur le rocher le plus élevé de la chaîne des Mempi - la route s'arrêtait là. La véranda orientée vers le nord était entièrement vitrée, de sorte que l'on avait une vue très étendue. La jungle s'étalait au-dessous de nous jusqu'à la vallée et, s'il n'y avait pas de brume, on pouvait apercevoir les méandres de la Sarayu étinceler au soleil, dans le lointain. Pour ceux qui se plaisaient dans la nature sauvage et qui aimaient observer, le soir, à travers la vitre, les bêtes rôdant dans l'obscurité, c'était un vrai paradis. La maison était entourée par une luxuriante végétation. La jeune femme était en extase et courait comme une enfant d'une plante à l'autre en poussant des cris de joie. En revanche, son compagnon ne témoignait aucune émotion. Tout ce qui intéressait sa femme paraissait l'irriter.

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Scène vers la fin du film

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