27 Février 2014
Maha Shivaratri
"Maha Shivaratri", "Shivratri" ou "la grande nuit de Shiva" est célébrée chaque année en adoration au Dieu Shiva.
Elle a lieu la 13 ou 14 nuit du mois durant le mois de Maagh selon le calendrier hindou (soit dans le calendrier grégorien en février ou mars).
Elle a lieu la quatorzième nuit de la nouvelle lune pendant la nuit sombre du mois de Phalguna. Il tombe sur une nuit sans lune en février, quand les hindous offrent une prière spéciale pour le Seigneur de la Destruction. Shivratri (sanskrit ratri '= nuit) est la nuit où il est dit avoir effectué le Tandava Nritya ou la danse de la création primordiale, la conservation et la destruction. Cette fête n'a lieu uniquement un jour et une nuit.
SHIVA
Shiva (en sanskrit शिव / Śiva) est parfois transcrit parfois par "Çiva" qui signifie "le bon, celui qui porte bonheur".
Il fait partie des membres de la Trimûrti avec Brahma et Vishnou. Shiva est un yogi qui mène une vie de sage sur le Mont Kailash (la plus haute montagne du Tibet en-dehors de l'Himalaya). Shiva est un dieu qui sait tout ce qu'il se passe dans le monde. Il représente un aspect majeur de l'existence.
Dans la tradition shivaïste de l'hindouisme, Shiva est considéré comme le dieu suprême et possède cinq grandes fonctions : créateur, préservateur, destructeur, dissimulateur et révélateur (par bénédiction).
Dans la tradition Smarta, il est considéré comme l'une es cinq formes primordiales du Dieu.
Shiva est un personnage complexe et contradictoire. Shiva est le dieu de la destruction, des illusions et de l'ignorance. Il représente la destruction, mais celle-ci a pour but la création d'un monde nouveau. L'emblème de Shiva est d'ailleurs le phallus ou lingam (détail ci-après) qui est le symbole de la création. Il a les yeux mi-clos, car il les ouvre lors de la création du monde et les ferme pour mettre fin à l'univers et amorcer un nouveau cycle.
Les attributs de Shiva sont :
Shiva a souvent le corps de couleur blanche, blanche comme neige pour signifier l’éternelle lumière de connaissance qui dissipe l’ignorance.
. Les trois yeux de Shiva représentent le soleil, la lune et le feu. Les trois sources de lumière et de chaleur. Le nom Vyomakesha qui est attribué à Shiva est là pour nous dire que ses cheveux (Kesa) indiquent l’espace (Vyoma).Le Gange, l’élément eau, est la force purifiante qui régénère la vie et la rajeunit. La lune croissante indique qu’Il est le maître du temps. Le serpent porté comme un ornement montre que le pouvoir de la Kundalini lovée devrait être éveillé et uni à l’infini, Shiva.
Sa monture (vâhana) est le taureau Nandi qui lui a été offert par Daksha (un fils de Brahma).
Shiva est représenté sous forme d'ascète, de yogi, de mendiant, ... et possède à lui seul, d'après les textes environ 1.800 noms (Shambhu, Shankara, Pashupati, ...) : le Bienfaiteur, le Protecteur, le Donneur de Joie, le Salutaire ...
Shiva Natarâja (Roi de la danse)
Shiva et sa vie de famille
Shiva a comme épouse Shakti, la déesse-mère. Shakti provient de la racine mère "Shak" qui signifie "pouvoir", c'est le pouvoir en action du Dieu. Elle-même a plusieurs noms suivant la fonction qu'elle occupe (Pârvâti l'épouse de Shiva, Devî la déesse mère, Durga "l'Inacessible" et Kâlî "la Noire" étant liées à la Mort et au temps, ce sont des guerrières redoutables et farouches). Pârvâti et Shiva ont ensemble deux fils Ganesh et Skanda (Kârttikeya). Ganesh a cependant la particularité d'avoir été conçu par Parvati seule, Shiva l'ayant seulement ramené à la vie en le dotant d'une tête d'éléphant. Quant à Skanda (Kârttikeya), chef des armées des Dieux, sa naissance est le fruit d'un vœu. En résumé et selon une version, alors que le monde était en proie aux démons notamment Târaka, les dieux débordés, demandèrent à Shiva d'avoir un fils pour diriger l'armée divine, car seul un fils de Shiva pouvait venir à bout du mal. Skanda aurait été conçu lors du retour de Pârvatî auprès de Shiva, après une longue ascèse par laquelle elle avait obtenu le teint auquel elle doit son nom de Gaurî (teint doré, avant sa longue ascèse elle avait la peau plus sombre).
La famille vit au sommet du mont Kailasa dans l'Himalaya.
Comme tous les grands dieux, Shiva a deux épouses, l'une terrestre et l'autre céleste. Le rôle d'épouse terrestre est bien sûr décerné à Pârvatî (littéralement la "[fille] de la montagne") dont son père n'est autre que l'Himalaya. De l'autre côté, la déesse Ganga (en l'occurrence le Gange) est descendue du ciel pour purifier le monde des humains, mais elle a été arrêtée dans sa chute par la chevelure de Shiva, soucieux de protéger la terre d'une arrivée trop brutale. Errant dans ses cheveux, Ganga s'est éprise de lui.
Shiva aurait un troisième fils : Karthik, aussi appelé Karthikeya. Dans les védas hindous, Karthik est le dieu de la guerre et le représente la force, le bonheur et le succès.
MAHA SHIVRATRI
Les origines
Lors du barattage de la mer de lait, un poison mortel sortit des eaux tourbillonnantes. Il détruisait tout et menaçait d'anéantir l'Univers. Shiva avala le poison pour sauver l'Univers mais sous l'effet du toxique, sa gorge se mit à bleuir. Pour soulager la souffrance, les dieux versèrent de l'eau sur la gorge de Shiva. Depuis, les dévots de Shiva honore le dieu en versant de l'eau sur le linga et le maître de l'ascèse est appelé "Nîla-kantha", le dieu au cou bleu.
Une autre légende raconte qu'un jour de février, un chasseur tua tellement de gibier qu'il ne put le ramener chez lui. Obligé de passer la nuit en forêt, il monta dans un arbre pour se tenir à l'abri et fit tomber des feuilles et de la rosée sur un linga situé sous l'arbre. Lorsque le chasseur mourut la nuit suivante, Shiva lui permit de demeurer éternellement au Mont Kailash, car il avait honoré le linga la nuit de Shivratri.
Une légende quasiment similaire nous raconte d'un pauvre homme, grand dévot du Seigneur Shiva, qui cherchait du bois de chauffage, dans une sombre forêt. Lorsque la nuit tomba, il ne retrouva pas son chemin pour rentrer chez lui. Dans la nuit il entendait le cri des tigres, ce qui l'effraya, il grimpa dans l'arbre le plus proche, pour être en sécurité en attendant le lever du soleil. Pour ne pas s'endormir, il cueillit les feuilles de l'arbre, et les laissa tomber à terre en chantant le nom de Shiva. Les premiers rayons de soleil apparurent, et l'homme se rendit compte que les feuilles étaient tombées sur un "Shiva Linga" qui se trouvait au pied de l'arbre. Ce travail inconscient, plu au Seigneur Shiva, qui écarta les tigres et bénit ce pauvre homme.
Le jour de Shivratri, une plate forme est dressée autour d'un feu. La planche la plus élevée représente le ciel, celle du milieu l'espace et celle du bas la Terre. On y place onze urnes symbolisant les onze aspects de Shiva. Les dévots psalmodient le mantra "Om Namah Shivaya", font des offrandes de fleurs et d'encens au linga. Toute la nuit, pour rester éveillés, ils chantent et content des histoires.
Mahâ Shivarâtri est donc la grande nuit consacrée au Seigneur Shiva. La coutume est de jeûner et de veiller toute la nuit en accomplissant une pûjâ toutes les trois heures de 18 h à 6 h du matin, soit quatre pûjâs. Lors de la première pûjâ du lait est versé sur le Shiva Linga, ensuite à 21 h du lait caillé, puis à minuit du beurre clarifié et enfin à 3 h du miel. Chaque ablution (abhisheka) est suivie d'une offrande de feuilles de bilva. Alors que toutes sortes de parures (alankâras) sont offertes à Vishnu et ses incarnations, l'ablution (abhisheka) et les feuilles de bilva sont ce qui est le plus cher au Seigneur Shiva. Ces rites sont accompagnés de récitations védiques dont la plus importante est le Sri Rudram du Yajur Veda. C'est au cœur de cet hymne que se trouve le mantra du Seigneur Shiva. En effet, parmi les trois Vedas le Yajur Veda tient la partie centrale. Dans le Yajur Veda il y a sept sections au centre desquelles, dans la quatrième section, se trouve le Sri Rudram, et c'est au cœur de cet hymne que se trouve le grand mantra de Shiva. Dans l'écrin des cinq syllabes qui le composent les deux syllabes du nom "Shiva" rayonnent comme l'expression de la Pureté absolue. La vigilance requise pour célébrer la Mahâ Shivarâtri élimine le sommeil de l'ignorance. C'est la raison pour laquelle le Seigneur Shiva est appelé le Dispensateur de la connaissance, particulièrement sous sa forme de Dakshinâmûrti.
La célébration de Maha Shivaratri se caractérise par un jeûne de toute la journée et une veille de toute la nuit. On accomplit des pûjâ(s) avec des feuilles de bili et du lait. Les femmes sont particulièrement ferventes dans leur célébration : celles qui sont mariées prient pour leurs époux et leurs fils, les demoiselles pour avoir un mari idéal, semblable à Shiva - les femmes imitent ainsi Pârvatî qui, selon la légende, pria et pratiqua les austérités (tapas) toute la journée pour garder son mari Shiva des dangers de la nuit sans lune.
Selon les textes sacrés, les offrandes au Seigneur Shiva doivent comporter des feuilles de Bili, calmant la divinité au sang chaud et représentant la purification de l'âme ; de la pâte de vermillon représentant la vertu et appliquée sur le Lingam ; de la nourriture, favorable à la longévité et à la satisfaction des désirs ; de l'encens, censé apporter l'abondance ; une lampe allumée, favorable à l'acquisition du savoir ; des feuilles de bétel, témoignant de la satisfaction des plaisirs profanes.
Source www.ganesh.fr
LE LINGAM
Son symbole
Shiva est principalement adoré sous la forme du lingam : il s'agit d'un pilier cylindrique au sommet arrondi, parfois engagé dans une base circulaire (la yoni désignant les organes génitaux féminins). La symbolique sexuelle est évidente et manifeste la procréation et la force vitale. Ce symbole phallique est aussi interprété comme pilier cosmique, soutien de l'univers. Il a très certainement un lien avec le poteau sacrificiel des temps védiques, soulignant ainsi l'ambivalence fondamentale de Shiva qui possède un aspect funeste associé à la mort et un aspect bienfaiteur associé à la fécondité et la création.
Le linga est aussi la marque de la transcendance du divin. Ce terme a d'ailleurs pour sens premier "signe". Il n'est donc pas, pour certains hindous attirés par la mystique, une image du dieu mais un signe de sa présence, une matérialisation de leur conception abstraite du divin. Ainsi, le linga pourrait être compris comme le virtuel et le subtil, tandis que la yoni signifierait la source, le jaillissement, l'actualisation de ce virtuel. Ce double symbole serait donc comme le seuil subtil entre l'invisible immanent et le manifeste visible, potentiellement sujet d'adoration.
Source : L'hindouisme Eyrolles
Sa description
Le lingam (en sanskrit लिङ्गं, liṅgaṃ (« signe »)) est une pierre dressée, souvent d'apparence phallique, représentation classique de Shiva. On retrouve dans ce symbole l'ambivalence du dieu : ascète et renonçant d'une part, mais aussi figure majeure du tantrisme r(nsemble de textes, de doctrines, de rituels et de méthodes initiatiques qui ont pénétré de façon diffuse la plupart des branches de l'hindouisme) représenté par un phallus, d'autre part.
Le mot lingam signifie « 1) signe ; 2) phallus ; 3) symbole de Shiva ».
Il existe deux catégories de lingam : les manuṣi liṅga ("lingam fait de main d'hommes"» que l'on retrouve dans les temples par exemple), et les svayambhu-liṅga ("lingam né de lui-même"), qui sont des éléments naturels vénérés en tant que linga, comme certains galets ou même comme à la grotte d'Amarnath dans l'Himalaya qui abrite un lingam de glace qui se reforme tous les ans.
Le lingam, toujours dressé et donc potentiellement créateur, est souvent associé au yoni. Dans ce cas, leur union représente, à l'image de Shiva, la totalité du monde. Assumant les fonctions créatrice par le lingam et destructrice traditionnelle dans la Trimurti, Shiva représente donc, pour les shivaïtes, ses dévots, le dieu par excellence.
On trouve des lingam (de taille et aspect très variables – du simple galet en équilibre et comportant le signe peint de Shiva au phallus clairement symbolisé comportant parfois la tête du dieu sculptée) – dans tous les temples et lieux consacrés à Shiva.
Durant la puja (prière), le lingam est arrosé de lait, de miel ou de beurre clarifié (le ghee du beurre clarifié que l'on utilise aussi en cuisine), et reçoit des offrandes de fleurs, de fruits et de sucreries. Les lingam en activité doivent être maintenus humides.
La partie supérieure arrondie du lingam se nomme lingamani ou manikâ.
Les légendes
Une légende du Ramayana parle du roi Bhagirath qui a une fois médité avant Brahma pendant mille ans pour le salut des âmes de ses ancêtres. Satisfait de son dévouement, Brahma lui a accorde un vœu. Bhagirath demande à Brahma d'envoyer le Gange sur la terre depuis le ciel afin qu'elle puisse couler sur les cendres de ses ancêtres et laver leur malédiction et leur permettre d'aller au ciel.
Brahma a accordé ce souhait mais lui demande de prier Shiva, seul ce dernier pouvait supporter le poids de sa descente. En conséquence, il a prié à Shiva et il a permis le Gange à descendre sur la tête à Shiva, et après avoir serpenté dans ses cheveux emmêlés d'épaisseur, le fleuve sacré atteint la terre. Cette histoire est adopté de nouveau par le bain du "linga".
Selon une autre légende, une fois Brahma et Vishnu, les deux autres divinités de la Trimûrti, avaient un argument à leur suprématie. Brahma est le Créateur a déclaré lui-même être le plus vénéré, tandis que Vishnu, le conservateur, prononcé qu'il commandait plus de respect.
C'est alors un «lingam» colossale, connu sous le nom Jyotirlinga, recouvert en flammes, apparut devant eux. Brahma et Vishnu ont été stupéfaits par sa taille qui ne cesse d'augmenter et d'une façon rapide. Ils oublient alors leur querelle et décide de déterminer sa taille. Vishnu prenant la forme d'un sanglier est allé en l'enfer et Brahma comme un cygne s'est envolé pour le ciel. Mais aucun d'entre eux réussir leur mission. Alors, Shiva est apparu sur le «lingam» et a déclaré qu'il était l'ancêtre de tous les deux et que, désormais, il doit être adoré dans sa forme phallique, le «lingam», et non dans sa forme anthropomorphique.