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La Colère des Aubergines de Bulbul Sharma

 

La Colère des Aubergines
de Bulbul Sharma

Titre original : The Anger of Aubergines

Récits gastronomiques trduits de l'anglais (Inde) par Dominique Vitalyos
Édition Picquier Poche
202 pages - 6,60 €

Voici un livre très original à découvrir. Il ne s'agit pas d'une histoire mais de plusieurs petits récits aux senteurs des bons petits plats indiens. Chacune d'elle raconte les rapports entre les gens vivant ensemble sous le même toit sur les notes d'un ou différents plats avec en prime la recette de celui ci à la fin du récit. On y découvre autour d'un plat soit des instants de bonheur, des secrets de famille ou d'amour, des souvenirs d'enfance, ou des instants de la vie plus triste ou plus tragique.
Un glossaire à la fin du livre vous traduiront le nom de plats indiens que vous trouverez au travers des récits car bien évidemment la cuisine indienne est un éventail de plats souvent exquis mais très vaste.

Un vrai repas indien haut en couleurs et haut en épices, à vous faire saliver. A vos fourneaux cher lecteur.

La Colère des Aubergines de Bulbul Sharma

Tu sais, je crois qu'ils ont peur d'avoir l'air vieux, ajouta-t-elle après coup. Raha hocha la tête.
- Mais quand on est vieux, il est normal d'avoir l'air vieux, répondit-il. Les gens vous respectent, vous touchent les pieds. Pour moi, tous ce que je gagnais à être jeune, c'était des claques de mon père, de mes oncles. Ils me giflaient sans raison chaque fois qu'ils me croisaient. Toute la journée on me commandait, d'aller chercher ci, d'aller chercher ça. "Envoie le au puits... à l'étable... aux champs...au marché... c'est lui le plus jeune". Je dormais dans la pièce la plus petite de la maison près de l'étable, avec mes frères. On ne mangeait qu'après mon grand père, mon père et mes oncles. Parfois ma mère rajoutait de l'eau au dâl, parce qu'il n'en restait pas assez pour nous tous. Si nous protestions, elle disait : "Ceux sont des adultes, eux. Ils ont besoin de manger plus que vous". J'avais hâte de vieillir. Maintenant tout le monde me traite avec respect. Personne n'ose élever la voix contre moi et même Monsieur et Madame me disent vous, dit Raha avec un sourire satisfait. Au marché des légumes, les vendeurs me servent en premier, et les garçons attendent. Pour rien au monde, je ne voudrais redevenir jeune"

C'était précisément l'abstention qui rendait si délicieux ce curry de viande qui associait heureusement gingembre et anis, velouté comme du beurre, avec en contrepoint des piments rouges brunis dans le ghî pur. Pourtant ce plat ne manquait jamais de lui provoquer des brulures d'estomac. et tandis qu'il demeurait éveillé toute la nuit, se tournant et se retournant, au martyre, mâchonnant des emplâtres gastriques, M Kumar se sentait justifié d'avoir quitté sa femme.

Il ferma les yeux tandis que ses papilles gustatives se rétractait à l’évocation du thé de Nirmala. Ni le garçon de bureau, ni le tenancier de l’échoppe de la rue ou du comptoir de la gare, ni même les cuisiniers d’une cantine d’hôpital n’étaient capable de donner au thé un goût aussi détestable. Parfois Vinod s’émerveillait de son insistance à concocter un tel breuvage, à la fois amer et aqueux, tiède et généreusement étendu de lait tourné. Pourtant il souriait chaque fois en l’avalant, jour après jour.

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