30 Juillet 2018
Un dicton japonais disait : "En voyage, débarrasse-toi des interdits." Yuko disposait de dix mois de liberté, à dix mille kilomètres des carcans de sa famille et de la société japonaise, le temps de vivres des expériences qu'elle n'aurait ensuite plus le loisir d'expérimenter. Je deviendrais ainsi la pièce maîtresse de cet intermède enchanté qui allait, à mon corps défendant, bouleverser ma vie.
La Grande Vague de Christophe Masson
Éditions Revoir - Parution le 18 juillet 2018
ISBN : 978-2352651291 - 225 pages - Prix éditeur : 17 €
C'est en 1984, sur les bancs de la Sorbonne, que Benoît, alors étudiant en littérature comparée, fit la connaissance de Yuko, à Paris pour l'année universitaire. Lui travaillait sur une étude croisée de deux géants de la littérature russe, elle sur le cannibalisme.
Pour Benoît, ces dix mois aux côtés de cette jeune femme pétillante n'étaient que du pur bonheur. Mais tous deux savaient que le jour viendra où Yuko devra retourner au Japon et reprendre sa vie là où elle l'avait laissé.
Les années puis les décennies passèrent et peu de lettres furent échangées. Yuko se maria et fonda une famille, quant à Benoit il ne se relèvera pas de son chagrin.
Il aura fallu un cinquantième anniversaire et un cadeau de ses amis, exaspéré par les "japoniaiseries" de Benoît, pour que ce dernier décide enfin à se rendre au pays du soleil levant à la recherche de sa chère Yuko.
Après nous avons fait voyager à Bombay, à Hong-Kong et Macao, en Patagonie et dans bien d'autres pays, Christophe a, dans son nouveau roman, posé ses valises à Kyoto au Japon. L'on y retrouve un homme, Benoît, qui ne s'est jamais remis de son amour de jeunesse, Yuko. Au lieu de vivre sa vie avec ce bon souvenir, il préfère porter sa croix. Il lui faudra près de vingt ans pour qu'il se décide enfin à se rendre au Japon. Il espère bien évidemment retrouver la trace de cette femme qui n'a jamais cessé de le hanter. L'on suit - durant environ deux tiers du roman-, les pérégrinations de Benoît à Kyoto, avec la spécialité de son auteur Christophe Masson, nous faire découvrir de façon discrète et subtile la ville aux 2000 temples. Il aborde également d'autres sujets, nous permettant d'apercevoir cet autre Japon, éloigné des brochures touristiques. Comme pour ses précédents romans, l'on apprécie l'écriture de Christophe Masson et l'histoire ne manque pas de rebondissements. Retrouver la trace de Yuko ne sera pas une tâche facile pour Benoît et Christophe Masson a fait le nécessaire pour faire durer le suspens .... jusqu'au bout. Encore une fois, le Clermontois Christophe Masson nous fait rêver d'autres contrées. Et comme à chaque fois en terminant le roman, on espère le retrouver très rapidement pour de nouvelles pérégrinations.