17 Décembre 2016
Je crois que les Delhiites doivent profondément se réapproprier leur ville. Même si Delhi est loin d'être agréable pour les piétons, il faut s'y balader et y marcher : c'est une démarche essentielle pour la comprendre. Il faut sentir les pierres sous ses pieds, chercher à voir tous les recoins et discuter avec les gens que l'on croise. Sans ça, on passe à côté de tout ! Il faut accepter d'emprunter un chemin inattendu et découvrir lors une petite échoppe qui vend une pâtisserie qu'on ne trouvera nulle part ailleurs dans la ville.
Portraits de Delhi
De Morgane Belloir
Expériences, adresses, bons plans, Delhi par ceux qui y vivent
Hikari Éditions - Collection "Vivre ma ville" - Parution en librairie le 16 janvier 2017
ISBN : 978-2-36774-085-0 - 239 pages - Prix éditeur : 18,90 €
En prévente à 14,90 € jusqu'au 15 janvier 2017
Quatrième de couverture
"Portraits de Delhi" nous emmène, à travers treize portraits, à la rencontre d'habitants de Delhi qui ont presque tous un point commun, ils sont delhiites d'adoption. Originaire d'ailleurs - d'une autre ville indienne, de France ou du Congo - et de catégories sociales différentes, chacun nous confie son histoire personnelle. Tour à tour, ils nous livrent le chemin qui les avait menés à Delhi et la raison pour laquelle elle est devenue indéniablement leur ville. Ils nous confient le lien fort qui les unit à Delhi, ce qu'ils aiment en elle, ce qui la rend si attirante, leur adaptation à leur nouvelle vie et ce pourquoi ils sont restés. Ils nous font découvrir la ville à travers les quartiers et les lieux qui leurs sont chers. Ils nous font partager leurs habitudes, les restaurants où ils aiment se rendre, les lieux où sortir, les magasins où ils aiment faire du shopping, les hôtels qu'ils conseillent et leurs visites préférées de la capitale indienne.
Toutefois, parmi ces treize portraits, un seul reste une exception. Il s'agit du portrait de Sohail Hasmi qui est réalisateur et passionnée d'histoire. Contrairement aux autres, lui est né à Delhi et l'histoire de sa famille est intimement liée à cette ville, précisément depuis l'époque où Delhi s'appelait Shahjahanabad, c'était au XVe siècle. Dans cet ouvrage, Sohail Hasmi nous fait découvrir bien plus que sa vie de delhiite, il nous fait avant tout découvrir l'histoire de la ville et indirectement l'histoire de l'Inde. J'ai trouvé que c'est l'une des plus belles rencontres que nous offre cet ouvrage.
Dans son ensemble, je ne qualifierais pas "Portraits de Delhi" comme un guide de voyage à proprement parlé, même si l'on y retrouve nombre d'adresses et de conseils. J'ai personnellement trouvé que c'était un livre intime, où des personnes se confient et Delhi se dévoile à travers eux, tout comme l'Inde elle-même. On peut retrouver ce sentiment notamment à travers les portraits des indiens qui vécurent et grandirent dans d'autres villes indiennes telles Agra et Vanarasi par exemple avant de s'établir à Delhi. En somme, ce sont des parcours de vie que nous découvrons au fil des pages de "Portraits de Delhi". Cet ouvrage nous suggère également de découvrir Delhi autrement. Comment ? Simplement en vous immergeant dans la ville, en vous rendant dans les nombreux quartiers et lieux mentionnés dont le pouls de la ville y bat souvent plus fort. Vous trouverez peut-être au détour d'un chemin un ou plusieurs djinns qui rodent dans les ruelles de la vieille ville et ils vous murmurons à l'oreille la longue histoire de cette ville*. J'ai toujours soutenu un point de vue pour visiter une grande ville ou dans certains cas un pays, Delhi ne faisant pas exception. Ce point de vue est confirmé à travers plusieurs portraits dont celui de Sohail Hasmi et de Morgane Belloir, l'auteure de cet ouvrage, dont on retrouve également le portrait. Visiter Delhi c'est se perdre dans ses ruelles, prendre certaines rues presque au hasard, découvrir la ville hors des sentiers battus, se laisser surprendre et envoûter.
Outre les portraits, l'ouvrage est complété par une rubrique qui regroupe "Delhi en un clin d'œil" qui est une synthèse de l'histoire de la ville et "Delhi pratique" truffées de conseils pour voyageurs. Il y est également intéressant d'y trouver une carte du plan de métro de Delhi ainsi qu'une carte générale de Delhi où l'on retrouve ses "quartiers", à vous de vous amusez à trouver les quartiers mentionnés dans les différents portraits.
En conclusion, "Portraits de Delhi" apporte une lecture palpitante. J'ai beaucoup aimé cette série de portraits, principalement les portraits d'indiens. J'ai ressenti en lisant cet ouvrage un mélange entre nostalgie et excitation. J'ai apprécié découvrir plus profondément Delhi - cette ville pour laquelle je suis très attachée - tout en me remémorant certains lieux qui m'avaient marqués, loin des circuits pour touristes.
"Portraits de Delhi" est un livre pour tous, amoureux de l'Inde et des villes, futur voyageur ou expatriés, nostalgique ou curieux. C'est découvrir une ville à travers le regard, la personnalité et l'expérience de ses habitants.
Une très belle parution mais surtout une intéressante maison d'éditions qui vous fait découvrir le monde à travers de belles collections. Par le passé, Hikari éditions avait publié sur une autre ville indienne, Bangalore.
*en référence à "La Cité des Djinns" de William Dalrymple qui nous avait offert une autre magnifique découverte de Delhi à travers son histoire
Je leur demandais à chaque fois de me réveiller quand on arrivait aux abords de Delhi, car cette ville me fascinait. Même en pleine nuit, je voulais l'admirer depuis la fenêtre de la voiture, je regardais les rues éclairées, partout la la ville en chantier. J'étais fascinée par les ponts routiers qui n'existaient pas chez moi. A Agra, la plupart des femmes étaient en saris et kurtas, les tuniques indiennes. Elles étaient très traditionnelles dans leur apparence, mais aussi dans leur comportement.
Les saisons ont un impact très important sur nos vies à Delhi. A la mousson, tout est inondé. En hiver, on a froid chez soi, car les maisons sont très mal isolées. En été, il fait hyper chaud. Le thermomètre monte parfois à 50 degrés, mais il faut quand même aller travailler. Ce n'est donc pas facile de s'adapter à Delhi. Cette ville prend le dessus sur nos vies en permanence. Elle a un tel impact sur nous que c'est elle qui décide si l'on décide si l'on va réussir à s'adapter ou non.