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Maudit Karma de Daniel Safier

MAUDIT KARMA

De Daniel Safier

Titre original : Mieses Karma

Traduit de l'allemand par Catherine Barret

Editions "Presse de la Cité" - "Place des Editeurs"

319 pages - 19,50 € (acquis en occasion)

ISBN : 978-2258076617

 

Kim Lange, animatrice d'un talk-show sur une chaîne de télévision allemande est au sommet de sa gloire et vient de recevoir le meilleur prix "Meilleure animation d'une émission de télévision" à Cologne. Côté familial, cela ressemblait plutôt au néant, mère d'une fille Lilly à peine âgée de 5 ans et marié à Alex qu'elle avait rencontré et épousé à Venise, elle préféra se consacrer uniquement à sa carrière professionnelle et laissant de côté sa famille. Une femme égoïste, imbue de sa personne, tyrannique envers ses collègues, ...

Quelques heures après la remise de prix de la télévision allemande, Kim était sur la terrasse-toit de son hôtel pour contempler Cologne by night. Mais étant au mauvais endroit au mauvais moment elle se fit tuer par le lavabo d'une station spaciale russe qui lui tomba dessus.

Suite à cet incident, elle devient une fourmi, accueillit par Bouddha, le "dieu" qui s'occupe en plus de ses disciples ceux des athées, lui-même transformé en fourmi le temps de l'accueillir. Ayant acquis un très mauvais karma, son destin était de devenir une simple fourmi, mais elle pourrait progresser dans l'échelle du karma en faisant de bonnes actions. Sa seule chance, était de se trouver dans une fourmillière ... près de sa maison à Postdam. Et son voeu le plus cher était de se rapprocher de sa fille à tout prix. Elle le fera dans toutes ses réincarnations (elle décèdera encore de nombreuses fois) : à 6 pattes, à 4 pattes, en ver de terre, ... Mais elle découvrira aussi les sentiments qu'elle avait enterré au fond de son coeur en ne pouvant pas communiquer avec ses proches et en devenant jalouse de cette famille parfaite qui se construisit après son décès.

Dans la fourmillière, elle fera la connaissance du très mythique Casanova de Venise, décédé deux cents ans plus tôt, et Kim l'aidera à monter dans l'échelle des réincarnations,le pauvre n'étant resté que fourmi durant ces siècles. Ils lutteront ensemble, partageront leur désillution, seront confidents et resteront de très grands amis même si chacun de leur côté auront des vies différentes.

 

J'avais du mal à accrocher au début du roman, surêment dû au personnage egocentriste de Kim qui ne fera aucun effort pour participer à l'anniversaire de sa fille et à la découverte de son personnage de "star". Ensuite au fil des réincarnations que l'on peut deviner via la couverture, j'ai vraiment accroché à cette lecture, rafraîchissant, drôle, touchant ... Kim changera au fil des pages et deviendra une personne ou plutôt un animal avec un karma de plus en plus meilleur. Tout en gardant son but de retrouver sa fille et voir reconquérir son premier amour à force d'obstination et de motivation, même en commettant quelques actions pas toujours "politiquement" correct.

La dernière grande partie me fait légèrement pensé à la série télévisée "Drop dead Diva" sauf que le personnage principale ne sera pas avocate dans un grand cabinet, mais vivra d'abord dans une banlieue du côté de Hambourg et travaillant dans une friterie, mais à force de motivation changera sa destinée et son destin sera de son côté. J'ai aussi grandement apprécié le rôle de Casanova et les petits renvois sur les "Mémoires de Casanova" sont très drôles et cela donne un grand plus à ce roman et l'évite ainsi de devenir monotone.

Dans ma jeunesse, habitant près de la frontière allemande j'ai été bercée par les chaînes de ce pays alors je peux bien m'imaginer aisément le personnage de Kim en tant de showwoman mais également les autres personnages de ce livre et même leur environnement. Un plus je dirais, et j'étais ravie de découvrir un roman allemand. J'aurais prochainement grâce à Babelio, le nouveau roman de Daniel Safier "Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas se transformer en steack haché" que j'ai hâte de découvrir ayant été enchanté de "Maudit Karma".

 

Ce roman a été écrit en 2007, il a été un best seller en Allemagne et il existe même un jeu du nom original du livre usur le principe de l'échelle de la réincarnation, je vous ai mis ci-après les images du jeu.

 

 

 

 

Les couvertures du livre : fond vert en français, puis anglais puis allemand (l'originale)Les couvertures du livre : fond vert en français, puis anglais puis allemand (l'originale)
Les couvertures du livre : fond vert en français, puis anglais puis allemand (l'originale)Les couvertures du livre : fond vert en français, puis anglais puis allemand (l'originale)

Les couvertures du livre : fond vert en français, puis anglais puis allemand (l'originale)

Le jeu s'inspirant du livre Le jeu s'inspirant du livre

Le jeu s'inspirant du livre

Je regardais autour de moi et aperçus, somnolant dans un coin, une fourmi volante à l'aile déchirée. D'un seul coup, je fis tout à fait réveillée. C'était l'homme réincarné. Je m'approchai de lui aussi vite que me le permettaient mes pattes encore endolories.
- Bonjour, dis-je aimablement.
Il me jeta un bref regard, puis se rendormit. Il n'en avait vraiment rien à faire de moi.
Je choisis l'approche directe :
- Moi aussi, je suis un être humain réincarné.
Cette fois, il était tout ouïe.
- Mon nom est Kim Lange.
Ses yeux brillèrent, mais il ne dit rien. Sans doute lui fallait-il d'abord mettre de l'ordre dans les milliers de pensées qui s'agitaient dans son esprit (1). J'essayai de l'aider :
- Comment t'appelles-tu ?
- Casanova.
- Hein, quoi, comment, pardon ?
- Giovanni Giacomo Girolamo Casanova, énonça-t-il avec fierté.
Il n'y avait que trois possibilités : 1. Il était réellement la réincarnation de Casanova. 2. Il se foutait de moi. 3. Il était complètement cinglé.

1. Mémoires de Casanova : "De toutes mes tristes vies de fourmi, il ne m'arriva que trois fois de croiser le chemin d'un autre humain réincarné. Le premier fut Gengis Khan, de sinistre mémoire. A ce qu'il me conta, il avait déjà traversé plusieurs vies douloureuses, l'une d'elles sous la forme d'une puce de porc. Je ris beaucoup de ce récit. Mais lui, tremblant de rage de me voir si amusé : "Autrefois, je t'aurais jeté dans l'huile bouillante. Mais je suis plus paisible à présent." Ayant dit, il dit de mes antennes un véritable noeud gordien. Par la suite , je pris grand soin d'éviter la route du "paisible" Khan. Le second homme réincarné que je rencontrai fut une fourmi qui se présenta à moi sous le nom d'Albert Einstein. Albert supportait son sort avec patience, faisant seulement cette remarque que l'univers lui semblait à présent plus relatif encore qu'il avait cru possible. Quand au troisième être humain avec qui je liai connaissance sous ma forme d'insecte, ce fut madame Kim. La créature qui allait changer du tout au tout ma misérable existence."

- Où veux-tu en venir ? m'interrompit Bouddha.
J'essayai de raccrocher les wagons :
- Si... si tu es Bouddha, et si je suis réincarnée... alors, pourquoi en fourmi ?
- Parce que tu n'as pas mérité autre chose.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Que je n'étais pas quelqu'un de bien ? dis-je avec colère.
Je n'avais jamais pu supporter les humiliations.
Bouddha se contenta de me regarder, sans cesser de sourire.
- Les dictateurs ne sont pas des gens biens ! Protestai-je. Les politiciens non plus, ni, à mon avis, les programmateurs de télévision, mais sûrement pas moi !
- C'est pourquoi les dictateurs se réincarnent en autre chose, répliqua Bouddha.
- En quoi ?
- En bactéries intestinales.

- Le chemin vient en marchant, murmura Bouddha.
- Tu parles comme les devises sur les gaufrettes ! fis-je agacée.
- Peut-être, répondit Bouddha avec un doux sourire, mais ça n'en est pas moins la vérité.

Pour chaque être humain, la vie après la mort est celle en laquelle il a cru, acheva le gros Bouddha nu.
- Je trouvais ça plutôt justifié. Mais ça soulevait tout de même une question:
- Je n'ai jamais cru au nirvana. Comment se fait-il que je sois ici?
- Je ne suis pas responsable seulement des âmes de ceux qui croient au bouddhisme, mais aussi de tous ceux qui ne croient en rien, dit Bouddha.
- ça expliquait tout. Si Bouddha se chargeait des athées, les autres dieux n'avaient pas l'obligation désagréable de condamner des âmes pour la seule raison qu'elles ne croyaient pas en eux.

1. Mémoires de Casanova : "C'est seulement lorsqu'on est animal que l'on se rend compte à quel point les humains ont l'esprit obtus."

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