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La fille de Shabanu de Susanne Fisher Staples

LA FILLE DE SHABANU

De Suzanne Fisher Staples

Titre original : The house of Djinn

Traduction de l'anglalis des Etats-Unis en français par Cécile Dutheil de la Rochère

Editions Gallimard - Collection Scripto (2009) - 268 pages - Prix neuf : 10,65 € - achat en occasion 4,98 €

ISBN : 978-2-07-062127-9

 

"La fille de Shabanu" ou en anglais "The house of Djinn" est le troisième et dernier volet de la trilogie "Shabanu" écrite par Suzanne Fisher Staples. Le premier étant "Shabanu" et sa suite "Haveli".

Je trouve dommage que le titre en français ne soit pas aussi mystérieux que celui donné en anglais par l'auteure. Ma raison, est que le mot "Djinn" qui signifie (je vous reprends la définition du glossaire) : esprit malin qui prend la forme d'un humain ou d'une lumière, son but étant de nous donner une leçon (je précise bonne ou mauvaise). Et l'esprit de ce livre est baigné par des "Djinn". La famille où naquit le personnage principale : Mumtaz et donc auquel sa mère Shabanu s'est liée avec son mariage avec Rahim est une lignée de chefs d'une tribu pendjabi (qu'on appelle sardar) qui vivent certes en ville mais qui reviennent régulièrement sur leurs terres. Et qui dit chef dit souvent conflit pour le pouvoir, et les djinn notamment ceux qui se sont faits assassiner restent hanter la famille jusque justice soit rendue ou pour simplement protéger leur descendance.

Dans ce roman, l'auteure tient particulièrement à préciser la grande fonction de la famille de Shabanu, la famille Amirzai alors qu'aux précédents ouvrages on ne connaissait que d'une vision floue le pouvoir de celle-ci. Rahim, le père de Mumtaz, qui s'est fait assassiné par son frère dans "Haveli" était donc un sardar et non un simple politicien.

 

L'histoire

 

Dix ans se sont écoulés depuis la mort de Rahim et Mumtaz a 15 ans, elle croit que sa mère est décédée mais cette dernière continue d'habiter l'haveli de Selma sa belle-soeur dans la discrétion la plus totale.

Mumtaz vit avec son cousin Omar au 5 Anwar Road à Lahore qui l'a récupéré au désert pour qu'il soit accompli le souhait de Shabanu que sa fille fasse des études. Omar s'est donc marié comme il était convenu avec Leyla et vivent chez le père d'Omar Mahsood Jameel surnommé "Baba" dorénavent sardar depuis la mort de son frère Rahim. Même si Omar étant son cousin, Leyla sa demie-soeur et Baba son oncle, Mumtaz doit les nommer respectivement oncle, tante et baba (qui signifie à la fois père mais dans notre cas grand-père). Leyla a toujours détesté Mumtaz et même si elle a plus ou moins repris le rôle de sa mère, elle continue toujours à la traiter comme une servante, une moins que rien. Sans Omar et Baba, Mumtaz aurait une vie de servante et ne bénéficierait pas des avantages de son rang.

Dans la première partie du livre, on découvre Mumtaz surnomée "Muti" et sa vie dans la maison de Baba, son cousin Jameel qui a son âge et qui revient avec ses parents tous les étés car ils vivent en Californie, son amie et confidente Fariel chez qui elle se sent comme dans sa deuxième famille, son apprentissage au tennis où elle a eut un petit coup de coeur pour l'entraîneur, son lien très fort avec Baba ...

On découvre aussi la vie de son cousin, après avoir fait connaissance de lui à Lahore avant son départ, on le suit dans sa vie californienne où il pratique le skate et est amoureux d'une fille nommée Chloé. Bref deux vies d'adolescents, rien de très intéressants à lire pour un public non-adolescent.

On y découvre un peu la vie de Shabanu à l'haveli dans la vieille ville de Lahore où grâce à sa belle-soeur Selma elle reçoit des nouvelles de sa famille et de l'extérieur et vit heureuse malgré le grand vide qu'elle a en elle. Mais Shabanu la vie en cachette qui a duré 10 ans devait se terminer, pour sa fille, pour revoir sa famille dans le désert et pour simplement revivre. Et la première phase de ce plan qui se concrétisera assez rapidement est de revoir enfin sa fille au bout de 10 ans, on y découvrira leurs retrouvailles, la confusion de cet évènement pour Mumtaz, mais malheureusement ce bonheur sera tâché par l'hospitalition de Baba. Son hospitalisation où il sera veillé par Omar, Mumtaz et Selma et fera revenir la famille de Jameel des Etats-Unis.

Mais nos deux jeunes de quinze ans ne s'imagine pas encore les décisions que Baba avait entrepris quelques années auparavent pour sa succession, et qu'un djinn va les aider. En tous les cas, cette dernière fera renaître les tensions au sein de sa famille, et plus d'une révélation sera faite et du sang encore une fois coulera.

 

J'ai bien apprécié qu'une suite s'est rajoutée aux deux premiers romans autour de Shabanu. Après l'intensité qu'a suscité "Haveli" où j'ai vraiment trouvé un roman envoûtant et fort, pas seulement destiné à la jeunesse, je n'ai pas retrouvé cela pour "La fille de Shabanu". Le soufflé est malhreureusement tombé dans la première partie de "La fille de Shabanu" où l'on retrouve ce côté roman "fleure bleue" pour adolescents. J'étais également perdue car l'auteure a rajouté des éléments qui créé un peu la confusion à rapport aux deux premiers livres, me faisant sentir que ce dernier roman est une pièce rajoutée. Heureusement, il y a aura tout de même un peu d'action et de suspense au fil des chapitres à peu près au moment des retrouvailles de Mumtaz et de sa mère et juste après l'hospitalisation du grand-père. Je constate que la première partie est en faite quasiment inintéressante pour la suite de l'histoire (peut-être le début aurait dû être différent notamment pour Jameel), bien sûr c'est une introduction pour connaître les personnages mais je pense que l'auteure aurait pû avoir une meilleure imagination. Ce roman finira une fois de plus brusquement, peut-être pour une suite ?

Par contre une mention très bien pour la note de l'auteur qui nous permet de connaître en quelques mots le Pakistan et que dans certaines parties du pays les lois tribales qui prévales au lieu des lois pakistanaises. C'est aussi une bonne introduction au livre (qu'on aurait préféré retrouvé" dans Haveli, mais vaut mieux tard que jamais).

 

 

 

Je tenais aussi à vous parler de l'auteure Suzanne Fisher Staples qui est américaine mais qui a  a vécu longtemps en Asie, au Pakistan, en Inde, en tant que journaliste et correspondante étrangère d'où ses nombreuses connaissances qu'elle nous fait partager dans ces trois livres.

 

Par exemple concernant son premier roman "Shabanu", livres.jeunesse.net nous explique clairement de quelle façon, l'auteure écrit :

"Ce roman est une chronique relatant à la façon d'un documentaire, la vie d'un peuple de nomades du désert, leurs habitudes tribales et communautaires, leur traditionnalisme culturel et religieux, leur métier d'éleveurs de chameaux. Le cadre est bien dessiné et les personnages bien campés dans une réalité quotidienne -le désert- non située dans le temps.
Il se lit à deux niveaux. Ce qu'il nous décrit peut être une actualité résultant d'une culture inchangée depuis plus de 25 siècles, présentée comme un fait brut, sans juger , sans remettre en cause. Par certains aspects, ce texte est un document ethnologique. Mais en même temps, la jeune fille prend conscience que sa condition peut évoluer. Cette prise de conscience tramée dans le tissu de la vie quotidienne de Shabanu et de sa famille, se présente comme une méditation sur leur histoire, une prise de distance prémice d'une contestation. "

 

C'est une très grande romancière et grâce à son expérience sur le terrain je suis sûre qu'elle pourrait êcrire des romans autres que pour la jeunesse. D'autres romans qu'elle a écrit reste à découvrir dont le "Feu de Shiva" que je vous ferais bientôt découvrir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fille de Shabanu de Susanne Fisher StaplesLa fille de Shabanu de Susanne Fisher Staples

L'hôpital était plongé dans un calme profond, pourtant Muti était sûre qu'elle avait été réveillée par la voix de Baba. Elle avait l'impression étrange d'être encore endormie, mais elle fit un effort pour essayer de se rappeler ... Voilà ce qu'il lui avait dit : "Je ne peux pas attendre. Tu dois faire ce que je te demande, ma fille. Tout ira bien."

Selma s'arrêta au milieu de la cour, devant la porte du pavillon d'été dont les murs étaient gravés de marbre, et entra. Muti la suivit et de nouveau elle mit quelques temps à s’accommoder à la luminosité. Une silhouette menue se tenait au centre du pavillon spacieux, éclairé par le soleil filtrant à travers le treillis de murs ajourés. Muti fit un pas, puis deux.

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